Le Sénégal
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La place des femmes dans la société sénégalaise

Des avancées sont cependant notables. Au Sénégal, nombreux sont les combats menés par les femmes dont la force réside dans leur capacité à se rassembler. Depuis l’époque coloniale, les Sénégalaises ont toujours su se regrouper en associations - traditionnellement appelées "M’Botaay" en wolof - pour améliorer leurs conditions de vie et plus généralement celles de leur pays. Elles obtiennent le droit de vote en 1945 et s’engagent, aux côtés des hommes, pour l’indépendance du Sénégal. La crise économique qui frappe le pays à la fin des années 70 intensifie le phénomène. De multiples associations féminines de quartier ou de village ainsi que des groupements d’intérêts économiques (GIE) émergent afin de développer des activités génératrices de revenus. Plus de 10 000 organisations de ce type existent aujourd’hui sur tout le territoire selon le rapport 2013 de l’Unesco. Chacune est composée de 50 à 200 femmes. La Fédération des associations de femmes sénégalaises (FAFS) en est l’une de plus anciennes et des plus importantes.

Au-delà de l’amélioration des droits juridiques, économiques, socioculturels et politiques des femmes, les regroupements féminins mènent des actions sanitaires, sociales ou encore environnementales à destination de divers secteurs professionnels et de diverses catégories de la population comme les handicapés ou encore les jeunes-filles. Ils œuvrent aussi en faveur de la paix, notamment en Casamance - région située au sud-ouest du Sénégal. Les affinités religieuses les réunissent également.

Soutenues par la politique d’aide au développement de la communauté internationale, les associations de femmes ont obtenu des résultats. Sous leur impulsion, l’État sénégalais a créé le ministère de la Femme en 1978 et la Commission consultative nationale de la femme en 1990. Sous leur impulsion encore, l’excision est interdite par la loi en 1999 et la parité absolue homme-femme est obligatoire dans toutes les institutions électives. Près de 44% de femmes sont élues lors des élections législatives suivantes en 2012. Le code civil de la famille est aussi modifié. Une épouse a désormais le droit de travailler sans le consentement de son mari et peut transmettre sa nationalité à son enfant - après une adoption - ou à son époux étranger depuis juillet 2013.

"Les femmes prennent conscience qu’elles peuvent prendre part au développement du pays et qu’elles ont un rôle à jouer et un mot à dire" - Unesco.

Même si la situation doit encore être améliorée, les femmes ont obtenu des avancées en matière d’alphabétisation, de formation professionnelle et de scolarisation. Les filles occupent aujourd’hui 50% des classes de primaire à titre d’exemple. Même constat au niveau sanitaire où les groupements féminins ont obtenu la mis en place de formations pour la protection maternelle et infantile comme le programme de planification familiale. En permettant aux Sénégalaises de prendre en main leur destin, ces associations représentent une force de changement dans la société en général.